Certains comparent Caussade avec Sivens alors que la retenue construite dans le Lot-et-Garonne reste 40 % plus petite lorsqu’elle est au maximum de sa capacité.
Caussade = 920 000 m³ d’eau max
Le projet abandonné de Sivens faisait 1,5 million de m³ d’eau.
Pour commencer, reprenons les bons chiffres… Le bassin-versant ne contient pas 600 retenues d’eau comme le prétend FNE mais seulement 135 !
Quant au déficit de remplissage, certaines années il est fonction des caprices de la météo et prouve, s’il le fallait encore, que la région est sèche.
Par ailleurs, soulignons que dès sa construction le lac a été rempli pleinement et a permis d’arroser les cultures malgré la sécheresse de 2020 !
Jean-François Berthoumieu, directeur de l’ACMG (Association Climatologique de la Moyenne-Garonne et du Sud-Ouest), souligne que les quantités d’eau sont de plus en plus importantes, mais ne sont pas réparties de la même façon.
Toutes les précautions ont été et sont prises pour les sauvegarder. Les préconisations ont été respectées. Les tulipes des bois ont été déplacées, réintroduites dans le milieu et fleurissent les contours du lac. Il en est de même pour les Lotiers grêles, les Groseillers rouges et les Glaïeuls des moissons. Des gîtes artificiels à chiroptères ont été déposés, un reboisement compensateur a été opéré, des haies et arbres plantés.
460 000 m³, soit la moitié du volume du lac, sont destinés à l’alimentation du cours d’eau et profitent à l’ensemble des usages. Le lac de Caussade apporte ainsi de la vie autour du bassin, mais aussi dans l’aval de la rivière. En effet, la retenue de Caussade permettra d’alimenter le Tolzac en eau et donc de ramener de la biodiversité alors que le lit de la rivière était jusqu’ici à sec tout l’été.
Quelques mesures prises pour préserver la biodiversité des lieux :
• Habitats naturels : enherbement de la digue et ses abords sur 8000 m².
• Flore :
◦ déplacement de la flore protégée vers des stations pérennes avec gestion conservatoire et suivi par des écologues experts
◦ convention avec les propriétaires de 2 parcelles disposant des stations de Tulipe sauvage les plus remarquables pour la mise en place d’un suivi
◦ participation à l’achat du parcelle tangente à l’Espace Naturel Sensible « Pech de Pasture »
• Zone humide : aménagement écologique du bassin de décantation amont sur 2000m² et compensation complémentaire sur zone humide à Moncrabeau
• Chiroptères :
◦ rétablissement de territoires de chasse et corridors biologiques autour du plan d’eau et un suivi de population est programmé pour les prochaines années (chiroptères, avifaune, amphibiens, reptiles, coléoptères)
◦ plantation de 1960 m de haies autour du projet
◦ reconstitution de 430 m de ripisylve sur le bassin versant du Tolzac
• Coléoptères :
◦ déplacement des arbres favorables abattus vers une parcelle forestière
◦ îlots de vieillissement dans les boisements afin de favoriser le biotope de l’espèce
• Amphibiens :
◦ aménagement d’une nouvelle mare et modalités d’intervention
◦ aménagement écologique du bassin de décantation amont sur 2000 m²
• Reptiles : création de linéaires de haies favorables
• Avifaune :
◦ enherbement de la digue et ses abords sur 8000 m²
◦ création de linéaires de haies favorables
Ce projet n’a rien de clientéliste. Seulement, on ne peut pas faire une retenue de taille raisonnable et irriguer les champs de tous les agriculteurs du département… Un projet comme celui-ci ne peut être réalisé partout car, justement, il doit répondre à de nombreuses règles et contraintes. Le lac de Caussade permet certes d’irriguer les champs situés dans un périmètre proche, soit plus d’une vingtaine d’exploitations, mais cela représente 42 agriculteurs bénéficiaires.
De plus, ce projet est utile pour tous car il permet aussi d’alimenter le Tolzac.
N’est-ce pas parce que ces bassins versants sont extrêmement secs que, justement, les Espagnols ont eu la lucidité de retenir l’eau pour apporter l’eau aux plantes qui nourrissent ?
Ne pas la stocker dans le Lot-et-Garonne revient à la laisser se « stocker »/déverser dans l’océan Atlantique ! Quant à l’évapotranspiration de l’eau de lac, elle part alimenter les nuages qui verseront plus loin leurs pluies : merci le cycle de l’eau !
Jean Francois Berthoumieu, directeur de l’ACMG (Association Climatologique de la Moyenne-Garonne et du Sud-Ouest) : « Avec le changement climatique, le cycle de l’eau va s’amplifier (plus de sécheresses en été et plus d’inondations en hiver), et de ce fait il faut le réguler en faisant des retenues pour irriguer des cultures qui captent le carbone, humidifient et refroidissent l’air. En effet, un verger irrigué ne va pas dépasser 33°C alors qu’un sol nu non irrigué pourra dépasser les 45°C contribuant ainsi à l’accroissement d’un réchauffement climatique. »
Le lac de Caussade ne présente aucun danger immédiat pour la sécurité publique !
Certes, le trou du lac a été creusé par des agriculteurs, mais ces derniers ont respecté le cahier des charges à la lettre. C’est un bureau d’études indépendant, extérieur à la Chambre d’agriculture, qui a mené l’étude. Des capteurs ont été installés sur la digue et ils n’ont pas bougé !