Distinguer le vrai du faux sur Caussade

« Un projet aussi illogique que destructeur […] Clientéliste, inadapté et nuisible à l’ensemble du territoire, le barrage de Caussade incarne ainsi l’illusion de l’irrigation non maîtrisée », voilà les mots de France Nature Environnement pour décrire le lac de Caussade. N’en déplaise à ses détracteurs, le lac de Caussade répond à un besoin réel et de bon sens : stocker l’eau de l’hiver pour irriguer l’été !

La retenue de Caussade est un Sivens bis

Faux !

Certains comparent Caussade avec Sivens alors que la retenue construite dans le Lot-et-Garonne reste 40 % plus petite lorsqu’elle est au maximum de sa capacité.
Caussade = 920 000 m³ d’eau max
Le projet abandonné de Sivens faisait 1,5 million de m³ d’eau.

Parmi les quelque 600 retenues présentes dans le bassin du Tolzac,
nombreuses sont celles qui rencontrent déjà des difficultés de remplissage.

Faux !

Pour commencer, reprenons les bons chiffres… Le bassin-versant ne contient pas 600 retenues d’eau comme le prétend FNE mais seulement 135 !
Quant au déficit de remplissage, certaines années il est fonction des caprices de la météo et prouve, s’il le fallait encore, que la région est sèche.
Par ailleurs, soulignons que dès sa construction le lac a été rempli pleinement et a permis d’arroser les cultures malgré la sécheresse de 2020 !
Jean-François Berthoumieu, directeur de l’ACMG (Association Climatologique de la Moyenne-Garonne et du Sud-Ouest), souligne que les quantités d’eau sont de plus en plus importantes, mais ne sont pas réparties de la même façon.

Auparavant, il s’agissait d’un site naturel. Plusieurs espèces florales protégées s’y côtoyaient ainsi que des animaux tels que des chiroptères mais leur inventaire se montre très incomplet, tout comme les mesures de compensation proposées.

Faux !

Toutes les précautions ont été et sont prises pour les sauvegarder. Les préconisations ont été respectées. Les tulipes des bois ont été déplacées, réintroduites dans le milieu et fleurissent les contours du lac. Il en est de même pour les Lotiers grêles, les Groseillers rouges et les Glaïeuls des moissons. Des gîtes artificiels à chiroptères ont été déposés, un reboisement compensateur a été opéré, des haies et arbres plantés.
460 000 m³, soit la moitié du volume du lac, sont destinés à l’alimentation du cours d’eau et profitent à l’ensemble des usages. Le lac de Caussade apporte ainsi de la vie autour du bassin, mais aussi dans l’aval de la rivière. En effet, la retenue de Caussade permettra d’alimenter le Tolzac en eau et donc de ramener de la biodiversité alors que le lit de la rivière était jusqu’ici à sec tout l’été.

Quelques mesures prises pour préserver la biodiversité des lieux :
Habitats naturels : enherbement de la digue et ses abords sur 8000 m².
Flore :
◦ déplacement de la flore protégée vers des stations pérennes avec gestion conservatoire et suivi par des écologues experts
◦ convention avec les propriétaires de 2 parcelles disposant des stations de Tulipe sauvage les plus remarquables pour la mise en place d’un suivi
◦ participation à l’achat du parcelle tangente à l’Espace Naturel Sensible « Pech de Pasture »
Zone humide : aménagement écologique du bassin de décantation amont sur 2000m² et compensation complémentaire sur zone humide à Moncrabeau
Chiroptères :
◦ rétablissement de territoires de chasse et corridors biologiques autour du plan d’eau et un suivi de population est programmé pour les prochaines années (chiroptères, avifaune, amphibiens, reptiles, coléoptères)
◦ plantation de 1960 m de haies autour du projet
◦ reconstitution de 430 m de ripisylve sur le bassin versant du Tolzac
Coléoptères :
◦ déplacement des arbres favorables abattus vers une parcelle forestière
◦ îlots de vieillissement dans les boisements afin de favoriser le biotope de l’espèce
Amphibiens :
◦ aménagement d’une nouvelle mare et modalités d’intervention
◦ aménagement écologique du bassin de décantation amont sur 2000 m²
Reptiles : création de linéaires de haies favorables
Avifaune :
◦ enherbement de la digue et ses abords sur 8000 m²
◦ création de linéaires de haies favorables

Clientéliste, ce projet sert un petit regroupement de vingt exploitations agricoles.

Faux !

Ce projet n’a rien de clientéliste. Seulement, on ne peut pas faire une retenue de taille raisonnable et irriguer les champs de tous les agriculteurs du département… Un projet comme celui-ci ne peut être réalisé partout car, justement, il doit répondre à de nombreuses règles et contraintes. Le lac de Caussade permet certes d’irriguer les champs situés dans un périmètre proche, soit plus d’une vingtaine d’exploitations, mais cela représente 42 agriculteurs bénéficiaires.
De plus, ce projet est utile pour tous car il permet aussi d’alimenter le Tolzac.

Le barrage de Caussade vient aggraver les sécheresses qu’il est censé combattre. L’eau s’inscrit dans un cycle. La stocker, c’est priver les sols et les milieux aquatiques et humides de l’eau dont ils ont besoin pour se régénérer. C’est aussi favoriser l’évaporation de l’eau qui se réchauffe en stagnant. Une longue analyse des sécheresses9 entre 1945 et 2005 en Espagne montre ainsi que les bassins versants comportant le plus de barrages sont également ceux qui connaissent le plus de sécheresses. C’est aussi sur ces bassins que les épisodes secs sont les plus sévères et les plus longs.

Faux !

N’est-ce pas parce que ces bassins versants sont extrêmement secs que, justement, les Espagnols ont eu la lucidité de retenir l’eau pour apporter l’eau aux plantes qui nourrissent ?
Ne pas la stocker dans le Lot-et-Garonne revient à la laisser se « stocker »/déverser dans l’océan Atlantique ! Quant à l’évapotranspiration de l’eau de lac, elle part alimenter les nuages qui verseront plus loin leurs pluies : merci le cycle de l’eau !

Jean Francois Berthoumieu, directeur de l’ACMG (Association Climatologique de la Moyenne-Garonne et du Sud-Ouest) : « Avec le changement climatique, le cycle de l’eau va s’amplifier (plus de sécheresses en été et plus d’inondations en hiver), et de ce fait il faut le réguler en faisant des retenues pour irriguer des cultures qui captent le carbone, humidifient et refroidissent l’air. En effet, un verger irrigué ne va pas dépasser 33°C alors qu’un sol nu non irrigué pourra dépasser les 45°C contribuant ainsi à l’accroissement d’un réchauffement climatique. »

Le barrage construit illégalement présente un danger immédiat pour la sécurité publique. Des experts techniques, connus de l’État, pointent de nombreuses malfaçons. Ils alertent sur les risques de rupture de la digue.

Faux !

Le lac de Caussade ne présente aucun danger immédiat pour la sécurité publique !
Certes, le trou du lac a été creusé par des agriculteurs, mais ces derniers ont respecté le cahier des charges à la lettre. C’est un bureau d’études indépendant, extérieur à la Chambre d’agriculture, qui a mené l’étude. Des capteurs ont été installés sur la digue et ils n’ont pas bougé !